59 Ans : Préservons l’essentiel républicain


 18 Décembre 1958 – 18 Décembre 2017, la proclamation de la République du Niger a 59 ans. Plus d’un demi-siècle de Fraternité, de Travail et de Progrès pour la grandeur de la République. Plus d’un demi-siècle de péripéties traversées et de redoutables défis relevés par notre glorieuse nation qui a toujours su se donner les moyens de se relever à chaque instant de l’histoire qu’on la croyait affaiblie. Plus d’un demi-siècle d’Unité Nationale, de cohésion sociale traversée, ci et là, de ‘’ténébreux orages’’ et des ‘’brillants soleils’’. Mais la République est debout, c’est le plus important.

En effet, du 12 mars 1959, date de l’adoption par l’assemblée constituante de la première constitution à nos jours, le Niger a vécu sous le régime de sept (7) Républiques, avec huit (8) constitutions différentes. Il y a eu deux (2) constitutions sous la première République et deux (2) autres sous la 2ème République. Les autres Républiques n’ayant eu qu’une seule chacune.

Des différents types de régime :

Tout au long de son histoire, notre pays a expérimenté trois (3) types de régime constitutionnel à savoir : un régime d’Assemblée du 12 mars 1959 au 8 novembre 1960 ; quatre (4) régimes présidentiels : du 8 novembre 1960 au 15 avril 1974, de septembre 1989 à avril 1991 sous Ali Saïbou, du 12 mai 1996 au 11 avril 1999 sous le Président Baré et du 04 août 2009 au 18 février 2010 sous le Président Tandja. Ensuite, le régime semi-présidentiel sera expérimenté trois (3) fois : une première fois d’une façon inaperçue d’avril à août 1989 au cours des 5 derniers mois de notre 2ème République avant la conférence nationale. La seconde fois, c’était sous la 3ème République du 26 décembre 1992 au 27 janvier 1996, c’est à dire la période ayant suivi immédiatement la conférence nationale.  Enfin, le 3ème  régime constitutionnel issu de la constitution du 09 août 1999 qui a été effacé par le référendum constitutionnel du 4 août 2009.

De la mise en parenthèse de la Démocratie au Niger :

L’histoire de la République sera également marquée par une conférence nationale souveraine le 29 juillet 1991 et, entre autres, quatre coups d’État  ‘’réussis’’ : 15 Avril 19974 par le Colonel Seyni Kountché,  27 Janvier 1996 par le Général Ibrahim Baré Mainassara, 9 Avril 1999 par le Commandant Daouda Malam Wanké et le 18 Février 2010 par le Commandant Salou Djibo.

De la nécessité de préserver l’essentiel Républicain :

Au fil de l’histoire, le peuple nigérien a su montrer à la face monde sa ferme détermination à défendre les acquis de la République ainsi que les exigences non négociables de la Démocratie et de l’État de Droit. Du reste, c’est dans cette perspective d’une République encore et toujours plus forte, une République où nos droits seront la contrepartie de nos devoirs que les autorités de la 7ème République n’ont de cesse invité les nigériennes et les Nigériens à préserver la Paix Sociale et l’Unité Nationale indispensables au développement. Il s’agira par la suite de changer de nos mentalités et nous remettre au travail. Oui le travail, le travail rien que le travail, la condition sine qua non de notre indépendance véritable.

Du contexte actuel de la République :

Dans ce monde feutré par le protectionnisme, dans cette Afrique qui s’efforce de se donner les moyens de faire face à tous les défis qui se dressent devant elle, dans ce Niger où le Peuple s’interroge et s’inquiète sur la présence des bases militaires occidentales, l’histoire nous interpelle à vivre la proclamation de la République dans l’indépendance et l’indépendance en toute liberté. La Liberté entendue comme principe absolu au fondement du Droit.

De la réaffirmation de notre indépendance véritable :

Après 59 ans de littérature politique, 59 ans de gauchissements juridiques sur l’indépendance, nous voudrions vivre cette indépendance en toute Justice. La Justice comme règle absolue de garantie de la sécurité des hommes ainsi que de leurs biens. Nous voudrions vivre cette indépendance en toute souveraineté. La souveraineté comme exigence non négociable de la République. Nous voudrions vivre cette indépendance en toute dignité. La Dignité comme première valeur intrinsèque de l’homme.

C’est à cet appel citoyen et républicain que nous devons répondre, au-delà, de nos divergences politiques, de nos convictions idéologiques respectives, dans l’intérêt d’un Niger nouveau au bien de tous.

Vive la République !

Dieu bénisse le Niger et son peuple.

Abdoulaye Abdourahamane Ahamadou

                     Écrivain du Sahel